« Nous croyons que personne ne pourrait contester l’importance de la préservation, de la conservation et de la restauration d’une église comme Saint-Patrice de Magog, au coeur de la ville de Magog. Elle représente le noyau historique, architectural et religieux de la région de Magog et l’altération ou la disparition d’un tel bâtiment serait une perte inestimable pour la communauté. »
Photo de la première église qui était située à l’emplacement actuel du centre communautaire
Bien que la première messe catholique ait été célébrée en 1841 dans une maison, c’est entre 1859 et 1861 que les pionniers irlandais ont construit la première chapelle de l’Outlet. Ces quelques fidèles catholiques étaient alors desservis par des missionnaires de passage en l’absence desquels ils devaient se rendre à Stanstead pour y trouver une chapelle où célébrer les mariages et les baptêmes. À partir de 1855, l’évêque de Saint-Hyacinthe a permis que la mission de l’Outlet soit desservie régulièrement par un missionnaire.
Photo de la plaque commémorative et de la première cloche
Le 10 juillet 1861, l’évêque de Saint-Hyacinthe bénit la cloche de la première chapelle. Fabriquée à Troy au Vermont, cette cloche se trouve aujourd’hui sur le terrain de la chapelle Notre-Dame-de-la-confiance de Snug Harbour, là où la première messe catholique a été célébrée dans la région.
Photo de l’église et du clocher de Verret
C’est en 1886 que le constructeur Théodore Lemaire commence les travaux du soubassement de l’église actuelle, afin de doter la paroisse d’un lieu de rassemblement plus vaste et plus prestigieux. En effet, la première église construite en 1861 était devenue trop petite compte tenu de la constante augmentation du nombre de paroissiens. La partie principale de l’église sera parachevée en 1893-1894, selon les plans de J.B.B Verret, architecte. Le coût total des travaux s’élève à 19 299$.
Photo de la chute du clocher
L’architecte Verret rêvait pour Saint-Patrice d’un clocher dont la croix aurait culminé à 190 pieds de hauteur. Il en construisit finalement un d’une hauteur totale de 175 pieds. Cet ajustement n’aura pas empêché la chute du clocher lors d’une violente tempête survenue le 26 février 1918.
Photo du deuxième clocher
À la suite du triste événement de la chute du clocher en 1918, l’architecte Louis-Napoléon Audet se verra confier la préparation des plans de l’actuel clocher octogonal, dont la croix culmine toujours aujourd’hui à 150 pieds de hauteur.
Photo des cloches lors de la bénédiction du nouveau carillon
En 1936, un autre changement important survient au niveau du clocher de Saint-Patrice. Cette fois-ci, il ne s’agit toutefois pas d’un enrichissement architectural visible, mais bien d’un apport sonore! En effet, à partir de cette année-là, les fidèles seront invités à la prière par un tout nouveau carillon. Fondues en Alsace, les quatre cloches sont bénies l’année de leur installation et on leur attribue un nom. Par ailleurs, la montée de chacune des cloches est associée à un groupe de la paroisse.
Saint-Patrice do dièse 4500 livres par les hommes
Notre-Dame-du-Sacré-Cœur fa dièse 1830 livres par les femmes
Anne sol dièse 1230 livres par les garçons
Saint-François la dièse 890 livres par les filles
Photos des tableaux des autels latéraux
L’année de l’installation du carillon, deux peintures sont également ajoutées à l’intérieur de l’église. Œuvres de sœur Jérôme, une religieuse du Saint-Nom-de-Jésus de Montréal, L’Assomption de la Vierge Marie et la Sainte-Famille sont installées au-dessus des autels latéraux
Photo de l’incendie du presbytère
Pendant l’hiver 1948, la paroisse vivra une autre épreuve matérielle d’importance avec l’incendie du presbytère. L’édifice dont la construction avait été achevée en 1891 était la deuxième maison destinée à loger le clergé à Magog. Le premier avait été construit à côté de la première chapelle et a été déménagé après la construction de la nouvelle église. L’actuel presbytère a connu plusieurs modifications au fil des ans. Après le départ des prêtres résidents, il a accueilli les sœurs ursulines pendant de nombreuses années. Aujourd’hui, il est occupé par une auberge de jeunesse.
Photo de la chapelle
En 1954, l’ajout d’une chapelle et de salles permettra de répondre aux divers impératifs de la vie communautaire. Cet important projet a été confié à l’architecte Albert Poulin et au constructeur Raoul Cabana, dont les travaux s’intègrent au style de bâtiment existant, tout en bénéficiant de nouvelles techniques de construction. La Marian Chapel a été érigée à la demande de la Catholic Women League afin d’y célébrer la messe pour la population anglophone. Plus récemment, le lieu a accueilli le culte anglican. Après la fermeture de l’église Saint-Pie-X, la chapelle a été renommée en l’honneur du saint patron de cette ancienne paroisse de la ville.
Photo du chœur
De 1954 à 1957, le chœur de l’église s’est enrichi de cinq tableaux de Zotique Pelland:Le couronnement de la Sainte-Vierge, L’Annonciation de la Sainte-Vierge, La famille en prière devant la Sainte-Vierge, Saint-Patrice et Saint-Michel
Photo de la fanfare Notre-Dame
Au fil des ans, les locaux de l’église Saint-Patrice ont été utilisés pour différentes activités communautaires et éducatives. Des pièces de théâtre et des films ont été présentés dans la salle Saint-Patrice et différents organismes se sont réunis dans les salles ou les ont utilisées pour des œuvres caritatives.
Photos de Lumière dans la ville
Encore aujourd’hui, l’église et ses salles accueillent quotidiennement les Magogois et Magogoises pour le culte, mais également pour des réunions, des fêtes, des repas et des concerts.
Le positionnement géographique de l’église Saint-Patrice au coeur de la ville de Magog traduit non seulement son importance architecturale et patrimoniale, mais également la place importante qu’elle occupe toujours dans la vie communautaire des magogoises et magogois.
L’édifice est aussi un lieu de rassemblement pour plusieurs organismes communautaires et activités à caractère social. C’est également un endroit recherché pour les concerts. Des activités bénéfices en soutien à plusieurs organismes communautaires s’y tiennent régulièrement. Ces usages multiples ne pourront pas être possibles à long terme sans un entretien adéquat des infrastructures.